Depuis bientôt trois décennies, Antonin Leymarie étudie et explore les percussions et les rythmes traditionnelles Malinké, issus d’Afrique de l’Ouest, entre la Gambie, le Mali, la Guinée et le Sénégal. Un ancrage fort qui aura irrigué tout son travail dans le jazz et les musiques improvisées (Magnetic Ensemble, Imperial Quartet) et ses explorations de toute matière résonante et vibrante. Artiste associé pour deux années au Théâtre Silvia Monfort (Paris 15ème), il a pu développer cette nouvelle et extensive version d’Anima, basée sur la collaboration entre trois musiciens et trois danseurs.
Ashley Biscette, Alexandre Moreau et Wilfried Blé, danseurs de krump (danse très rapide et visuelle née dans les ghettos de Los Angeles au début des années 2000) sont entourés de trois musiciens (Antonin Leymarie, Giani Caserotto à la guitare, Gaël Petrina à la basse), eux-mêmes entourés du public. Un dispositif circulaire et électrique évoquant les cérémonies traditionnelles, l’arène de cirque ou les battles de hip-hop. Les mouvements vibrent au rythme fiévreux des nappes sonores, s’amplifient en écho ou en dissonance avec la musique.
Au-delà d’une écriture sonore ciselée, entre électro et acoustique, Anima propose une discussion organique entre les corps et les sons, dialogue laissant toute sa place à l’improvisation et à l’expression libre. Avec encore et toujours, cette recherche absolue de la transe et de la liberté.