“C’est ça votre son !” Des retours bien intentionnés et clairvoyants glanés auprès de leurs proches avant la sortie de leur troisième album, aucun ne cristallise aussi bien le mélange de radicalité, de liberté et de bon en avant qui préside à la réussite de Moody Moon. Embarquer dans l’écoute d’un album comme “Moody Moon”, c’est se faire le témoin de l’avènement d’un mélange des genres, de ce que Camp Claude appelait déjà lors de la parution de leur premier album : la sky-wave, un terme carrément foutraque mais on ne peut plus approprié pour qualifier ce mix d’influences chassant du côté des murs de sons du shoegaze, de la raideur de la cold-wave, des synthés et des guitares de la new wave contrebalancés par les nappes et le charme éthérés de la dream-pop et l’amour du format pop du rock des années 2000. Un terme qui, sept ans après la parution de leur premier album, trouve sa meilleure illustration dans cet incompressible “Moody Moon”, troisième album sans compromissions et échafaudé en toute indépendance créative.
Une reprise de pouvoir créatif qui culmine sur cet effronté “Game Boys” : “J’étais convaincu que j’allais en faire mon morceau western”, confie non sans rire Mike Giffts, l’un des deux producteurs du trio. Un terrain de jeu idéal pour l’écriture espiègle de Diane Sagnier pour tisser un parallèle “entre gamer et fuckboy” rejouant (et se déjouant) des tropes du jeu-vidéo. Game over boys.