Tout commence tranquillement par une parade clownesque et bouffonne, au look « médiévalo-fashion » volontairement ancrés dans une exubérance queer et carnavalesque, saturée de symboles. Puis, les rondes chamarrées et expressionnistes évoluent doucement vers une danse de rue explosive, au son de tubes de rap, de hip-hop et de reggaeton, lancés en DJ set par Maud Hala Chami. Les regards expressifs et les amorces d’échanges de mouvement se font de plus en plus vifs et partageurs. Et les Ouinch embarquent finalement tout le monde dans une transe explosive et fédérative, dans un clubbing géant, fantasque, euphorique et vibrant.
Tel est le programme de cet Happy Hype en grand format. Avec l’énergie débordante et contagieuse des Ouinch, leur sens du timing et leur maîtrise chorégraphique, cet appel au lâchage d’énergie fonctionne à merveille. On parle de spontanéité, d’engagement, d’intensité, de joie, de jeu, de respect, d’adresse directe au regard et au corps, d’acceptation de l’autre, de féminisme, de luttes antiracistes, de luttes LGBTQ+, etc.
Avec cette danse utopique et universelle dans l’espace public, le collectif suisse parvient l’air de rien à transformer n’importe quel espace en lieu de rituel festif et païen, contemporain et inclusif. Et proclame, avec malice et énergie, le droit aux joies intenses de vivre et de danser.