Autour de cette échelle qui ne monte nulle part et de cet immense filet noir qui propulse les corps, il s’agit bien ici de questionner les mondes du bas et du haut. Entre ciel et terre, entre envol, chute, suspension et improbable équilibre, Le poids des nuages traduit en mouvement le vieux rêve d’Icare, comme la capacité des humains à insister et à se dépasser… Dans leur quête d’absolu, les deux personnages évoluent en miroir et en apesanteur, traversent des mondes et des frontières, réelles ou imaginaires, interrogent des possibles en essayant de trouver des solutions individuelles, puis finalement collectives. Parce que, dans ce rêve commun d’élévation, ils vont peu à peu découvrir la nécessité de l’entraide et du soutien, en déséquilibrant les codes et en bâtissant leur propre porte de sortie.
Dans cette pièce dédiée à l’espace public, Damien Droin resserre la dramaturgie autour des possibilités physiques et esthétiques de son agrès très particulier, une structure autoportée et légèrement inclinée de 60 m2, plus lente et silencieuse qu’un trampoline classique. Entre vide et élévation, contrôle et lâcher prise, chorégraphie et prouesse technique, code de la danse, du cirque et des arts de la rue, l’Acronet fonctionne comme un espace onirique, un révélateur qui nous transporte et nous questionne sur la mémoire, l’ancrage et la perte de repère. Une intense performance physique, entre virtuosité et délicatesse.