« Lorsque j’étais enfant, mon père me réveillait régulièrement la nuit. Il voulait que je lui raconte mes rêves. Il s’en nourrissait et me contait les siens en retour. Durant ces colloques nocturnes, il me parlait dans un langage incompréhensible. Plus qu’une succession d’onomatopées diffuses, les sons qui sortaient de sa bouche étaient chaque fois les mêmes, la même prosodie, mais ne provenaient d’aucune des sept langues qu’il parlait couramment. »
Nosfell tire de son enfance un univers poétique et hypnotique. Il y développe une langue et un territoire imaginaires, qu’il distille dans sa musique et ses spectacles depuis douze ans. Dans cette première création, il souhaite mettre en scène un conte cruel inspiré de son enfance, pop dans sa forme, onirique, chorégraphique et vocal. Un seul en scène autobiographique et musical, mettant en perspective la place de la langue maternelle, et paternelle, dans le processus d’intégration sociale.
Visuel © Manu Wino